Voici le second ouvrage de Jérôme Ramacker, qui fait office de suite à « Communiquer son projet artistique« . Souvenez-vous, le premier livre s’attachait à positionner sa singularité et développer son identité pour inviter les publics à la rencontre. Cette fois, le nouvel ouvrage de l’auteur met l’accent sur la relation entre le public et l’artiste ou associations culturelles, une fois que la rencontre a été créée. Comment cultiver cette relation ?

PS : j’ai eu l’honneur de participer à la préface de l’ouvrage, sur invitation de l’auteur, en compagnie de deux autres acteurs du secteur culturel : Marc André Laporte, du site donnetamusique.com et Aude Mathey, fondatrice de « Culture et Communication » culture-communication.fr.

Cultiver sa communication

 

De Jérôme Ramacker, 110 pages, septembre 2014 EDI Pro

On commence par un compte rendu du contenu des pages. Ensuite, vient l’avis général de Comm Asso. Si vous êtes pressés et souhaitez voir directement l’aviscliquez sur ce lien pour foncer en bas de page !

4ème de couv : Que devient votre relation au public une fois le rideau baissé ? Vous qui aviez mis tant d’énergie à le séduire, à coups d’affichages urbains et de teasers sur les réseaux sociaux. Lui qui s’était fait un film de votre promesse, et qui repart sans vous dire un mot.

De nombreux porteurs de projets culturels et artistiques oublient de prolonger l’expérience au-delà du vernissage de leur création. Or, c’est en cultivant sa communication qu’on récolte les labeurs de cette médiatisation.

Cette approche stratégique se positionne très justement après « Communiquer son projet artistique », premier ouvrage de l’auteur qui s’est imposé comme une référence sur le marketing culturel. Elle propose des pistes de réflexion et des conseils pratiques pour tisser des liens durables entre les différents acteurs d’une communication qui fait culture.

Voici pour la présentation du contenu… Voyons maintenant le contenu en lui-même.

Je passe sur la préface, je risque de ne pas être très objectif… Mais tout de même, elle vaut le coup ! Présentée à la manière d’une table ronde virtuelle, elle réunit les réponses de Marc andré Laporte, Aude Mathey et moi-même aux questions de Jérôme Ramacker. On parle d’évolutions du marketing culturel, des freins rencontrés par les porteurs de projets, d’exemples de campagnes réussies… Tout ce qu’il faut pour introduire le sujet de façon dynamique 😉

cultiver sa communication 1

PARTIE 1 – Planter le décor

Où l’on parle de la culture, d’abord, puis de la place des « communicateurs » dans ce secteur, ensuite. La communication est-elle au service de la culture, ou bien trouve-t-on également l’inverse ? La culture au service de la communication ? L’auteur remet les choses dans leur contexte et relève en ce début de XXIème siècle 1- « la précarité du statut de l’artiste et du communicateur », 2- « le rapprochement des deux mondes, culture et communication ».

Et l’auteur de poser la question suivante « la communication peut-elle sauver la culture ? ». Chacun se fera une idée de la réponse à la lecture de la suite de l’ouvrage.

Dans les secteurs artistique, culturel ou associatif, le rôle du chargé de communication ne se limite pas au lancement d’un projet ; il les accompagne. Or de nombreux professionnels dont les communicateurs eux-mêmes, croient que la fonction se résume à l’organisation de conférences de presse, à la conception des campagnes virales sur Internet, à la création d’affiches et de dépliants… (Jérôme Ramacker).

Nous en venons à la création de cette relation entre public et artiste ou association, une fois que vous êtes parvenus à leur faire découvrir vos actions, votre existence. Comment faire ? Une partie de la première réponse fournie par l’ouvrage est de « décliner de nouveaux outils à partir de la campagne initiale. Le lecteur trouvera ici un excellent exemple de cette déclinaison par le Centre Pompidou.

Ainsi donc, l’enjeu est qu’à l’issu de la création de cette relation entre vous et votre public, ce dernier dispose d’outils pour relayer la campagne à votre place, parce qu’il aura aimé ce qu’il a découvert. Et voudra le faire découvrir à son tour ! Le public devient ainsi prescripteur. Et comme le souligne Jérôme Ramacker :

D’un autre côté, le citoyen du XXIème siècle a appris à s’informer. Grâce aux réseaux sociaux notamment, il est devenu plus facile pour un spectateur de conforter ou non ses choix de sorties culturelles. Ce n’est plus seulement l’avis d’un ami qui compte, mais celui de centaines d’autres relations virtuelles. La recommandation des journalistes étant parfois secondaire par rapport aux coups de cœur de blogueurs populaires. (J.R).

Pour terminer cette première partie, l’auteur spécifie que le livre s’adresse « aux chargés de communication de projets socioculturels et aux artistes impliqués dans celle-ci ». Il termine en disant que « cultiver sa communication, c’est croire en son projet et le faire vivre » (J.R).

Notons, point à souligner, que chaque partie de l’ouvrage se termine sur une fiche pratique à remplir, afin de vous permettre de vous faire réfléchir sur vos pratiques de communication. Bien vu, bien placé et nécessaire.

cultiver sa communication 2

PARTIE 2 – profiter de l’instant

L’accent est mit, dans cette partie, sur la communication mise en oeuvre, non pas en amont d’un événement, mais durant l’événement lui-même. Une fois que la campagne de communication est passée, que le jour J est arrivé, la communication ne s’arrête pas pour laisser place à l’événement, elle y participe…

L’auteur évoque alors les lieux que vous choisissez pour vos projets.

Un projet gagne à tomber au bon endroit, au bon moment. Un même projet peut se (re)présenter différemment selon qu’il est mis en oeuvre dans les quartiers populaires ou dans un hôtel branché. (J.R).

Ainsi donc le lieu doit être en adéquation avec votre communication, être dans la même veine, et faire écho au projet que vous souhaitez y présenter. Jérôme cite encore de nombreux exemples, des Beatles à la librairie Wolf à Bruxelles… Tous parlants et bien choisis.

Dans les pages qui suivent, l’auteur propose une « grille d’analyse et de conseils sur différents lieux de représentation du spectacle communiquant ». Vous y trouverez des tas de questions à vous poser, pour juger de la pertinence de votre réflexion.

Puis nous passons à l’attitude de l’artiste ou association le jour J. « Vous vous êtes battus pour que votre public soit là, alors continuez ! », « si l’artiste est distant et peu loquace, il communiquera ce manque d’intérêt au journaliste et donc au public qui l’écoute ». (J.R).

Puisque la communication continue le jour de l’événement ou de la présentation d’un projet, puisque le but est de créer une relation, alors le public doit repérer les personnes faisant partie de l’organisation. Tee-shirts, badges, casquettes… Tout doit être mis en oeuvre pour favoriser ce lien, cette rencontre. L’attitude de chacun, encore permettra ou non cette rencontre. Ainsi donc cette interaction vous demande de la disponibilité…

Un échange informel peut parfois contenir davantage d’informations qu’une brochure déposée sur un présentoir. (J.R).

Dans les dernières pages de cette seconde partie, l’on retrouve une grille d’analyse. Elle vous présente « quelques moments clefs de la mise en relation avec le public où il est possible d’influer pour une meilleure communication. » Puis vient une fiche pratique…

cultiver sa communication 3

Partie 3 – Prolonger l’expérience

Dans cette partie, l’auteur aborde ce qui se passe une fois que vous avez attiré votre public et l’avez rencontré. Il s’agit maintenant d’entretenir un lien. De continuer à donner envie, de prolonger l’expérience.

Imaginez un instant que les outils de communication puissent aussi vous aider à fidéliser votre public et à asseoir votre réputation. Osez maintenant les penser à cette fin. (J.R).

Nous abordons ensuite les notions de cross média et transmédia, qui concernent la façon de penser ses supports de communication. Deux notions importantes et bien expliquées, là encore, au travers d’exemples concrets et parlants. Ceci devrait vous donner des idées pour décliner vos campagnes…

S’ensuit un passage sur le temps. Effectivement, communiquer, créer une campagne, des outils pertinents, prend du temps. Jérôme Ramacker a eu ici la bonne idée de créer un tableau reprenant divers outils, et leur relation au temps. Ainsi vous avez une idée plus claire de ce qui vous attend… Mais n’oubliez pas que ce temps n’est en rien gaspillé. Il produira plus de résultats que si vous décrétez que vous n’avez pas de temps à consacrer à votre communication.

Aussi, quel souvenir allez-vous laisser au public qui a rencontré votre projet ? Avez-vous prévu quelque chose pour qu’il se souvienne de vous et prolonger l’expérience ? De la même manière, comment allez-vous obtenir le feedback de votre public, remercier ce dernier ? Encore plusieurs exemples dans le livre. Toute cette partie est fort intéressante et pleine d’idées. Elle traite en outre de la question  de savoir comment faire en sorte que votre public partage à son tour votre communication et fasse voyager votre projet. Transformer le visiteur passif en visiteur « spect’acteur ». L’importance du réseau, de votre discussion avec le public, de la création de nouveaux outils pour continuer à faire vivre une campagne… Ceci passe de plus en plus par le potentiel d’internet et des nouvelles technologies, mais pas seulement…

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PARTIE 4 – organiser une veille médiatique

Le communicateur n’est pas un être talentueux dans le cerveau est capable d’imaginer mille campagnes. Son talent tient pour bonne partie à l’inspiration. C’est pourquoi il convient de veiller. De s’informer sur d’autres campagnes de communication, d’autres outils, la manière dont ils sont pensés, ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, ce qui pourrait fonctionner si on le faisait différemment.

Avec l’expérience, on finit par organiser une veille quasi-naturelle. On fait en quelque sorte du développement durable : réutiliser, réduire, recycler. (J.R).

Cette dernière partie insiste sur le besoin de cultiver son inspiration, de se prendre au jeu, de trouver ses propres sources. Elle livre quelques outils qui peuvent vous y aider. Peut-être alors à votre tour deviendrez vous une ressource pour les autres.

L’ouvrage se termine avec quelques rappels et une invitation à bien penser votre communication, à ne pas confondre contenants (outils) et contenu (projet).

 

L’avis de Comm Asso

Autant le dire tout de suite, j’ai adoré cet ouvrage. Je pense qu’il est une excellente suite au premier livre de Jérôme Ramacker (Communiquer son projet artistique). Il s’attarde effectivement sur un aspect trop souvent négligé de la communication : entretenir le lien avec le public. Peu d’ouvrages traitent de ce sujet. Ici, le livre est spécifique au secteur culturel.

Je vous conseille néanmoins d’avoir lu le précédent ouvrage de l’auteur ou du moins d’avoir déjà des bases en communication avant d’entamer la lecture.

Les point forts :

  • Un ton passionné qui sert bien le propos. A la fois ludique, pratique, et pédagogique.
  • Un sujet trop peu abordé en général, cet ouvrage comble un réel manque des ouvrages de communication.
  • De nombreux exemples concrets pour illustrer les propos.
  • Un découpage clair et aéré pour une grande facilité de lecture.
  • Des fiches pratiques à remplir à chaque fin de chapitre, vous pouvez écrire sur le livre 😉
  • Une longueur idéale. Ni trop long ni trop court, le livre se lit facilement et va droit au but.

Les points plus faibles :

  • Vraiment, je n’en ai pas trouvé.

C’est maintenant à vous :

Comptez-vous lire "Cultiver sa communication", de Jérôme Ramacker ?

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